dimanche 15 février 2009

À la recherche de son âme


Séoul (prononcé « Soul » en anglais), Corée du Sud, 7 février – J’arrive dans la ville coréenne en début d’après midi où je suis attendue par mon amie Vivian qui enseigne l’anglais là-bas depuis une année. Elle est en fin de périple, et elle me reçoit chez elle, dans l’appartement fourni par l’école où elle travaille. J’ai de la chance! Elle profite de ma présence pour revoir ses endroits préférés pour la dernière fois avant de revenir à Montréal.

J’avais hâte de visiter cette ville dont je n’avais entendu que 3 commentaires : un positif, 1 neutre et 1 mauvais. Parfait! Je préfère me faire une idée propre sur les endroits que je visite, ne pas voir trop de photos d’avance ni en connaître trop sur l’histoire des lieux. Pour moi, tout ça contribue au plaisir de la découverte. Je recherche l’âme des villes et c’est une aventure de tous les instants.

Donc j’arrive à Séoul et je regarde par la fenêtre pendant l’heure et demi d’autobus qui m’amène chez ma chum. Premier constat : pas très joli tout ça… C’est vieux, ça pue, c’est sale, les rues sont des poubelles communes ; un vrai choc après le Japon où tout me semblait propre et raffiné. Le premier soir, Viv m’amène souper dans un resto coréen. Première impression positive : ils savent cuisiner! Ou en fait… ils laissent les gens cuisiner eux-même. C’était un BBQ privé, en ce sens que chaque table dispose d’un grill et on apporte de la viande crue que les convives font griller sur la plaque. Plusieurs autres plats sont servis à volonté : kimchi (chou asiatique avec des piments forts… délicieux!), salade, gousses d’ail, fèves germées et quelques sauces pour la viande. Un méchant bon repas après ma journée de voyagement!

Au cours des 3 jours suivants, j’ai rencontré plusieurs autres professeurs d’anglais (tous les expatriés sont là pour ça), nous sommes allées faire la tournée des bars dans un quartier illuminé de milliers de néons et grouillant d’expats et de locaux, j’ai visité le centre-ville et quelques attractions touristiques. Viv m’a aussi amenée dans un bain public, du même genre que les onsens japonais, mais avec la particularité qu’avant de se mettre à nu et de s’immerger dans les différents bains, ils nous donnent un pyjama et on se fait suer (littéralement) dans des genres de grosses ruches en pierres un peu claustrophobiques. C’est une expérience tout de même mémorable et totalement relaxante.

J’ai aussi magasiné en masse, spécialement des cosmétiques dont les produits sont d’excellente qualité et les prix dérisoires. De quoi rendre « girly » n’importe quelle « tom boy »! C’est aussi un peu comique, car les coréenne n’ont pas de très belles peaux… ça explique peut-être l’engouement pour les produits de beauté. La chose qui frappe cependant (et à laquelle il faut faire attention quand on est blanc) est la quantité phénoménale des produits blanchissants. Vous avez bien lu : de la crème « bleach » pour la face. Et c’est la folie : les gens paient des fortunes pour ces produits! Même Channel, Elisabeth Arden et toutes les autres grandes marques européennes ont des lignes « White » pour l’Asie. C’est ironique quand on pense que nous payons 2000$ pour une semaine dans le sud (tourista incluse) pour se faire dorer au soleil mexicain, que nous investissons dans des abonnements sous les lampes UV cancérigènes et que nous achetons plein de crèmes bronzantes qui nous donnent l’air d’une orange lépreuse. On veut être brunes, elles veulent être blanches. C’est à n’y rien comprendre…

Enfin, pour revenir à Séoul, j’y ai bien mangé pour des prix ridicules. Et quand je dis ridicule, je parle de 6$CAN pour un repas complet après lequel plus rien ne rentre. J’ai aussi goûté plusieurs brochettes sur le bord de la rue (moins d’un dollars), dans des bicoques roulantes où vont tous les locaux. C’était chaque fois succulent. Ais-je peur d’être malade, me demanderez-vous? La réponse est non. Et si ça arrivait, et bien mes assurances serviraient ! ;-)

Malgré toutes ces choses que j’ai vues et faites, je suis restée mitigée sur ma perception de Séoul. Je ne m’y suis pas sentie vraiment accueillie par les coréens. J’ai réalisé plus tard que la grande différence avec les autres villes asiatiques que j’ai vues, est que rien n’est organisé pour faciliter la vie des touristes. Pas beaucoup de choses en anglais (à part le métro), les gens pas particulièrement avenants, peu ou pas de menus avec photos, un minimum d’activités touristiques, la nourriture excellente mais pas très variée. Mais en même temps, c’est ce qui fait son charme : le fait de s’y sentir dépaysé et observé. D’être un « étrange » pour la première fois.

En somme, c’est une ville assez ardue et qu’on apprends (sûrement???) à aimer avec le temps. Je lève mon chapeau aux nord-américains qui décident de s’y installer à long terme. Je ne crois pas pouvoir y vivre, même avec toute la bonne volonté et l’ouverture d’esprit dont je pourrais jamais faire preuve. Mais je suis heureuse d’y être allée, de l’avoir vécu, d’avoir palpé le pouls d’un endroit aussi singulier.



1 commentaire:

Vivian a dit…

Ta description de Seoul est parfaite... parfaite.

Ca fait du bien de re-lire tes mots, cette ville me manque deja enormement... et merci d'y etre passee, nous avons vecu de beaux moments ensemble.

J'ai hate de te revoir a Montreal, et je te donne des nouvelles bientot! xxxxx