vendredi 6 février 2009

Comme des vieilles pantoufles

J’ai toujours apprécié le sentiment de revenir chez soi quand on retourne à un endroit qu’on a déjà visité et aimé. C’est comme si en voyage, on se créait des sortes de rituels, des plus insignifiants aux plus importants, pour peut-être se sentir plus en confiance, en terrain connu. Nous sommes des êtres d’habitude et ça transparaît dans les comportements et les attentes. En-tout-cas, je réalise que c’est comme ça pour moi.

Nous étions à Tokyo il y a une vingtaine de jours, en arrivant au Japon, et après nous être promenées à travers le sud du pays, nous y revenons, dans un autre quartier. Un matin, nous nous sommes dit qu’ « on devrait aller se promener dans NOTRE quartier avant de partir ». Nous n’avons été dans Asakusa que quelques jours au début, mais nous nous y sentons confortables et sommes retourné déjeuner à NOTRE restaurant.

La première fois que je suis allée en Thaïlande –ma première fois en Asie- je me souviens m’être sentie très dépaysée en sortant de l’aéroport. Le tourbillon de gens, le bruit, le smog, les chauffeurs de taxi harcelants. Un peu épeurant même…la première fois. Quand j’y suis retournée, seule, l’an passé, je me suis immédiatement sentie à l’aise en arrivant. J’ai réservé le même hôtel pour la première nuit et je suis retourné dans un restaurant où j’avais aimé manger.

C’est un peu la même chose à Chicago, à Paris et à San Francisco, tous des endroits où je me suis créé un petit monde brièvement. Par exemple, en fin de journée, au lieu de dire « On retourne à l’hôtel », je dis plutôt « on retourne à la maison ». C’est un peu bizarre j’imagine.

Similairement aux petites habitudes qu’on se crée en voyage, j’ai l’impression que les liens interpersonnels se nouent plus rapidement qu’à la maison. On sourit à quelqu’un dans une auberge de jeunesse ou sur un coin de rue en fumant une clope, on commence à jaser et quelques minutes plus tard on est à l’aise. On se crée inconsciemment un sentiment de sécurité (sans être naïf pour autant), une bulle confortable pour contrer le sentiment déstabilisant d’être loin et hors de nos habitudes. Et on garde contact, parfois, comme si on était vraiment amis. Et des fois on le devient.

Je n’ai pas de morale ni de fin à cette chronique. C’était simplement mon observation de l’après-midi. À plus!
(PS : des photos bientôt)

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